MATÉRIAUX

TRADITIONELS

Les canoës en bois, de fabrication artisanale, sont superbes, mais hélas plus fragiles que ceux faits en matériaux plus modernes et ils demandent une attention et un entretien de tous les instants.
De nombreuses peuplades indigènes de par le monde ont commencé par évider des troncs d’arbres de large diamètre et les indigènes de l’est du Canada et du nord-ouest des États-Unis fabriquaient des canoës avec les écorces du bouleau. Certains employaient des roseaux ; en Égypte, en Amérique du Sud et à Tule en Californie, du papyrus. Aujourd’hui, la majorité des canoës sont en bois de cèdre : un squelette en bois sur lequel sont ajustées des lames de bois.

MODERNES

Les méthodes de fabrication modernes se basent essentiellement sur deux techniques, celles du thermoformage (polyéthylène, Royalex) et celles faisant appel à la superposition de couches (Duroplast : fibres de verre, diolen, kevlar, carbone-aramide). 

Royalex[1] 

La feuille de Royalex, composée de couches (jusqu'à 18!) d'ABS et de vinyl,  est un matériau composite, composé d’une couche extérieure de vinyle, est obtenue par vulcanisation. Au centre se trouve une couche de mousse d'ABS qui joue un rôle très important dans sa mémoire de forme. Le thermoformage de cette feuille dans un moule va donner une coque dotée d'une bonne mémoire structurelle. Chez certaines firmes, chaque feuille de Royalex est  commandée suivant un patron spécialement étudié pour chaque modèle de canoë ; de cette façon, la feuille de Royalex comporte plus de couches aux endroits qui doivent être renforcés : étrave et fond pour les chocs et l'abrasion, centre des flancs pour la rigidité. Le Royalex, plus solide que la fibre de verre et plus léger que le polyéthylène, résistant à l'abrasion et aux impacts, est le matériau de choix pour fabriquer la plupart des canoës. Il est par contre plus lourd que les matériaux composés comme la fibre de verre, le kevlar, l’aluminium. Le PE, moulé ou rotomoulé, est une alternative bon-marchée au Royalex.

Royalite 

Le Royalite est la version allégée du Royalex, de 15% plus léger pour une perte minimale de la dureté et de la rigidité du matériau. Il est employé pour les canoës d'eaux calmes qui ne risquent pas de chocs sévères. Pour leur assurer la même rigidité qu'une coque en Royalex, soit on les équipe de plats-bords en bois ou en aluminium, soit leur forme leur confère la rigidité voulue.

La fibre de verre

La fibre de verre est un filament de verre. Par extension, les matériaux composites renforcés de cette fibre sont aussi appelés fibre de verre. C’est le matériau le plus usité pour la fabrication de canoës. Il est peu onéreux, peut être façonné sous n’importe quelle forme et est facile à réparer. Le kevlar, lui, est une fibre synthétique qui possède de très bonnes propriétés mécaniques en traction. Il n'est toutefois pas aussi performant que la fibre de carbone. Tous deux sont résistants, mais manquent de rigidité. Ils sont choisis par des canoéistes qui recherchent une embarcation légère pour les eaux calmes, pas pour les descentes de rivières.

Le Twin-Tex

Le Twin-Tex est un tissage de fibres de verre et de fibres de polypropylène. Des morceaux de ce tissu sont placés dans le moule du canoë puis chauffés sous vide ; le polypropylène fond alors pour se mêler durablement avec la fibre de verre. Cette technique présente l'énorme avantage de pouvoir ajouter des couches de tissu aux endroits les plus exposés : fond et extrémités. On obtient l'épaisseur de matériau exactement là où on le souhaite.Les canoës en Twin-Tex sont plus légers que ceux de même longueur en Royalex, pour une résistance équivalente. Leur coût de revient est par contre un peu plus élevé

Le polyéthylène tri-couches (SP3) 

Les coques en polyéthylène sont obtenues par rotomoulage ; les granulés de la première couche sont mis en place dans le moule, alors que ceux de la deuxième et de la troisième couche sont disposés dans des tiroirs qui s'ouvrent successivement. Les coques en polyéthylène sont solides et leur épaisseur leur permet d'avoir une excellente résistance aux chocs et à l'abrasion ; revers de la médaille, elles sont nettement plus lourdes que celles en Royalex. La stabilité dans le temps du Royalex est également supérieure à celle du polyéthylène.

L'Aluminum

Avant l’invention de la fibre de verre, l’aluminium constituait le premier choix pour la fabrication des canoës pour les descentes de rivières. L’aluminium est un métal malléable, léger, de couleur argent, remarquable pour sa résistance à l’oxydation et sa faible densité. C'est le métal le plus abondant de l'écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l'oxygène et le silicium. Il ne se dégrade pas, ni aux changements de température, ni aux rayons UV et comme il n’est pas recouvert, il est peu sensible à l’abrasion. Coups et tortures diverses peuvent le déformer, mais un prudent coup de marteau le remet en état. Dans des eaux peu profondes, un canoë à fond plat racle le fond, mais passe ; un canoë en aluminium y plante sa quille et ne bouge plus. Certains prétendent qu’un canoë en aluminium est chaud en été, froid en hiver. C’est faux. D’autres disent qu’il est bruyant. Pas plus qu’un autre. Le son est différent, c’est tout. Un canoë en aluminium n’a pas besoin de chambres de flottaison pour empêcher que l’embarcation ne coule en cas de chavirement ! Ils les ont d’office : les deux pointes du canoë sont fermées et remplies de mousse compensée. 

Autres

Les canoës pliables sont généralement fabriqués d’une armature en aluminium enveloppé d’une toile en PVC et les canoës gonflables ont la même construction que les pneumatiques.

---

[1] Les termes Royalex, Tufweave et Kevlar sont des appellations déposées. Depuis que le brevet de Kevlar a expiré, sont apparus des produits concurrents comme le Twaron.